J'emploie deux méthodes quand à la restitution.
Si j'ai à dire des textes tels que ceux de Jean Ray, Claude Seignolle, Alphonse Daudet, H. P. Lovecraft, Sylvain Rivière et autres auteurs reconnus, je m'attache à respecter son style, sa rhétorique quasiment. Exception faite pour Lovecraft ou je suis obligé d'enlever les nombreuses considérations psychologiques sous peine de restituer des textes trop longs et souvent obscurs.
Ceci implique un apprentissage précis des textes, voire même de connaître l'œuvre et la vie de ces auteurs.
Lorsqu'il s'agit de tradition populaire, dont on connaît rarement l'auteur, l'appropriation est totale. Je connais la trame, les points de passages obligatoires, les phrases clés, et ensuite, selon le moment, le public et ses réactions, je restitue l'histoire comme je la sens, en m'attachant à faire rêver, voyager, imaginer.
Le plus beau compliment que j'ai reçu à l'issu d'une contée est le suivant : «Monsieur, vous m'avez fait voyager pendant une heure».
Au delà de tout ceci, reste l'immense plaisir de conter, de raconter, d'inventer, d'emmener le public en promenade.
Pour finir, je dirais que le conteur possède une liberté, un pouvoir, mais aussi une vraie responsabilité.
Que ce qu'il raconte soit vrai ou non, il doit être sincère.