Gérard Gille
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Voir le dossier de présentation du spectacle "Il était une fois...La Fontaine
« Des chapelets de nacre pâle
s'égrenaient aux derniers doigts de lumière de l'Ouest ;
avec des pans de dune et des loques de brouillard,
l'ombre formait alentours des temples hypêtres. »
Le Dernier Voyageur (Jean Ray)
 
Cette musicalité est importante. C'est elle qui génère les images, indispensables à la bonne transmission de la parole.
 
C'est cette recherche de musicalité, de poésie des mots, qui m'a amené à m'échapper quelques fois du strict univers fantastique.
Non pas qu'il ne puisse se suffire à lui-même, mais la curiosité, et aussi parfois des demandes spécifiques, m'ont conduit à explorer d'autres textes.
 
Qu'ils soient en prose ou en vers, j'y ai également toujours privilégié l'aspect  poétique et émotionnel. Ce qui explique que j'ai accroché à mon répertoire des textes d'Alphonse Daudet et de Jean de La Fontaine, mais également de l'auteur québécois Sylvain Rivière.
Ma définition du conte fantastique
 
Il existe bien des formes de contes fantastiques. En ce qui me concerne je privilégie ce fantastique qui part d'une situation banale et quotidienne et où un «grain de sable» vient faire déraper ce quotidien vers des situations et des événements qui échappent à la raison humaine.
 
C'est pourquoi l'aventure a commencé avec des textes de Jean Ray, qui répondent tous à cette définition, ceux de H. P. Lovecraft (à l'exception du mythe de Cthullu), et ceux de Claude Seignolle.
 
J'apprécie chez eux les situations, leur «ruralité» aussi, mais également la poésie, la musique des mots.
Le conteur, tel que je conçois, est un troubadour. Il transmet une parole que chacun fini par croire. C'est un diseur, un raconteur, un menteur aussi, comme le défini également mon ami Jean-Pierre Semblat.
 
Mais qu'importe ce qui vrai. L'important est le voyage, le mystère. Ce moment unique où, sans s'en apercevoir, l'auditeur franchit le seuil de la vérité, s'envole là où jamais il n'aurait pensé aller.
 
Je m'applique toujours un peu plus à chaque contée à tendre vers cette définition, cette technique, que décrit Anatole Le Braz : Le conteur est le maître du jeu, il attend le silence total, puis il raconte, avec sa personnalité, ses tripes, ses émotions, son vécu.
Le conteur s'approprie l'histoire, qu'elle soit ou non de son cru.
Ce conteur-là prend le temps, son temps, pour distiller les mots. Il leur rend hommage.
Ce conteur-là vous entraîne où il veut, quand il veut, tout en restant sincère, captivant, mystérieux.
Le fantastique favorise cette intimité, ce rapport particulier conteur/receveur. Mais les autres contes aussi, qu'ils soient merveilleux, animaliers ou de tradition populaire …..
J'emploie deux méthodes quand à la restitution.
 
Si j'ai à dire des textes tels que ceux de Jean Ray, Claude Seignolle, Alphonse Daudet, H. P. Lovecraft, Sylvain Rivière et autres auteurs reconnus, je m'attache à respecter son style, sa rhétorique quasiment. Exception faite pour Lovecraft ou je suis obligé d'enlever les nombreuses considérations psychologiques sous peine de restituer des textes trop longs et souvent obscurs.
Ceci implique un apprentissage précis des textes, voire même de connaître l'œuvre et la vie de ces auteurs.
 
Lorsqu'il s'agit de tradition populaire, dont on connaît rarement l'auteur, l'appropriation est totale. Je connais la trame, les points de passages obligatoires, les phrases clés, et ensuite, selon le moment, le public et ses réactions, je restitue l'histoire comme je la sens, en m'attachant à faire rêver, voyager, imaginer.
 
Le plus beau compliment que j'ai reçu à l'issu d'une contée est le suivant : «Monsieur, vous m'avez fait voyager pendant une heure».
 
Au delà de tout ceci, reste l'immense plaisir de conter, de raconter, d'inventer, d'emmener le public en promenade.
 
Pour finir, je dirais que le conteur  possède une liberté, un pouvoir, mais aussi une vraie responsabilité.
Que ce qu'il raconte soit vrai ou non, il doit être sincère.
Après avoir quelque peu cherché mon chemin, je me range désormais dans la catégories des conteurs traditionnels, ou pour le moins à tendance traditionnelle. Celui qui s'entoure d'un auditoire pas trop nombreux, et qu'il va entraîner dans ses histoires, son univers propre, ses menteries, comme le défini bien Claude Seignolle.
Ce conteur-là devient une sorte de marionnettiste. Il a au bout de chaque doigt un fil invisible qui le relie à ses auditeurs. Et avec ce fil il les guide, les emmène dans son univers.
Ce conteur-là génère des images et la magie opère ; les auditeurs génèrent les leurs.
C'est une relation privilégiée, unique. Le quatrième mur, cher au théâtre, n'existe  plus.
Bien qu'appartenant au large éventail des artistes du spectacle vivant, je crois que le conteur y occupe une place à part.
C'est un transmetteur d'images et d'émotions.
Je pense qu'il y a autant de style de conteur que de conteurs.
Mais on peut peut-être les diviser en deux grandes catégories : les conteurs dits « traditionnels », et les autres.
L'un cherchant toujours à emprunter à l'autre ce qu'il a de meilleur, tout cela pour le plus grand plaisir du public.
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