Les conteurs vivent t-ils d'amour et d'eau fraîche ?
La question vous paraît saugrenue ? Et pourtant, combien de conteurs ont-ils déjà eu le sentiment que leur travail n'était pas reconnu à sa juste valeur ?
Etre payé pour simplement venir raconter quelques histoires ? La belle affaire....
"Désolé, vous êtes trop cher...", "Nous sommes une toute petite association, vous ne pourriez pas nous faire un prix ?", "Ah bon, je croyais que vous faisiez cela bénévolement..."
Autant de petites phrases anodines qui trahissent une triste méconnaissance du travail du conteur...
Il y a ceux qui pensent encore qu'un conteur, une conteuse, c'est simplement quelqu'un qui se contente de venir lire quelques livres d'histoires pour enfants. Une sorte de gentille institutrice à la retraite qui s'ennuie ou une brave bibliothécaire embrasée par sa quête ; donner le goût de la lecture et du livre aux jeunes générations.
Pas de quoi dépenser plus de quelques centimes, sans doute ?
Désolez de vous détromper. D'abord, un conteur, une conteuse, ça ne lit pas. Cela raconte !
Dans la singularité de cet exercice, celui qui, à juste titre, peut se dire conteur prend un texte à bras le corps, le triture et le raconte de vive voix avec ses mots, ses émotions, son talent.
Conter, raconter, est un art véritable, incontestable. Au même titre que jouer la comédie, peindre un tableau, interpréter un morceau de musique.
Et qui dit Art, dit apprentissage. Et il n'y a pas d'apprentissage sans travail.