Conte en cas d'urgence
 
Face à la violence déchainée, à l’incompréhension d’actes barbares, nous avons le cœur meurtri et doutons parfois de pouvoir guérir la plaie. N’hésitons pas, alors,  à quérir quelques petits contes de sagesse à lire, à dire en cas d’urgence, car les histoires savent guérir autant qu’elles nous enseignent. Voici celle que nous avons choisie.
 
Il était une fois… Une petite mésange qui s’interrogeait.
Quel peut être le poids d’un simple flocon de neige ?
Cette question, elle se décida à la poser à la colombe.
Celle-ci ne prit  même pas le temps de réfléchir pour lui donner sa réponse.
Un flocon de neige ne pèse rien. Rien d’autre que rien.
La mésange lui raconta alors ceci ;
Je me reposais sur la branche d’un sapin tandis qu’il se mit à neiger. Les flocons descendaient du ciel calmement dans un silence respectueux. Certains s’invitaient sur ma branche J’ignore pourquoi mais me vint alors l’idée de les compter un à un pour chaque nouvel arrivant.  Il en tomba 3.741.666. Mais lorsque  le 3.741.667ème atterrit sur ma branche celle-ci…cassa.
 
Son récit achevé, la mésange s’envola laissant la colombe songeuse. L’oiseau symbole de la paix réfléchit un moment et se dit :  Peut-être ne manque t-il qu’une personne pour que tout bascule et que le monde vive enfin en paix.
Les conteurs vivent t-ils d'amour et d'eau fraîche ? 
 
La question vous paraît saugrenue ? Et pourtant, combien de conteurs ont-ils déjà eu le sentiment que leur travail n'était pas reconnu à sa juste valeur ? 
Etre payé pour simplement venir raconter quelques histoires ? La belle affaire....
"Désolé,  vous êtes trop cher...", "Nous sommes une toute petite association, vous ne pourriez pas nous faire un prix ?", "Ah bon, je croyais que vous faisiez cela bénévolement..."
 
Autant de petites phrases anodines qui trahissent une triste méconnaissance du travail du conteur...
Il y a ceux qui pensent encore qu'un conteur, une conteuse, c'est simplement quelqu'un qui se contente de venir lire quelques livres d'histoires pour enfants. Une sorte de gentille institutrice à la retraite qui s'ennuie ou une brave bibliothécaire embrasée par sa quête ; donner le goût de la lecture et du livre aux jeunes générations.
 
Pas de quoi dépenser plus de quelques centimes, sans doute ?
 
Désolez de vous détromper. D'abord, un  conteur, une  conteuse, ça ne lit pas. Cela raconte !
Dans la singularité de cet exercice, celui qui, à juste titre, peut se dire conteur prend un texte à bras le corps, le triture et le raconte de vive voix avec ses mots, ses émotions, son talent.
 
Conter, raconter, est un art véritable, incontestable. Au même titre que jouer la comédie, peindre un tableau, interpréter un morceau de musique.
 
Et qui dit Art, dit apprentissage. Et il n'y a pas d'apprentissage sans travail. 
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Conte et conteurs : A quand la médiatisation ?
 
En dépit des efforts entrepris depuis de nombreuses années, l’art du conte reste toujours une discipline artistique mal connue, à la fois du « grand public », mais aussi des professionnels des arts du spectacle, des organisateurs et des pouvoirs publics subsidiant.
 
Quant à ceux qui le servent, les conteurs, leur manque de reconnaissance, ou tout simplement la méconnaissance de ce qu’ils sont et font, est une évidence vécue au quotidien.
 
Il faut ainsi, par exemple, avoir vécu l’expérience irritante, lors d’un engagement par un organisateur peu éclairé, de se retrouver relégué dans un espace absolument inconfortable pour exercer son art. De préférence à vingt mètres seulement d’une sono bruyante et assommante…
 
Le mot « conte », lui-même, inquiète certains responsables culturels, qui n’hésitent pas à demander au conteur de ne pas l’utiliser dans l’intitulé de son spectacle, par crainte d’effaroucher le public potentiel. Ce sont les mêmes organisateurs de spectacles, ou directeurs de centre culturel, qui lui recommandent de nourrir sa prestation d’autres disciplines artistiques : musicale, chorégraphique, vidéos - parfois superflues - avec un sérieux travail de mise en scène, persuadés que la seule pratique orale du conte est insuffisante pour séduire le spectateur.
 
Nous l’avons déjà précédemment écrit, la juste rémunération du conteur est, elle aussi, source de problème. Alors que l’on ne s’étonne guère du cachet parfois élevé d’un comédien professionnel, on voudrait que celui de l’artiste conteur s’aligne sur celui pratiqué par un sculpteur de ballon ou d’un « Père Noël de service ».
 
Mais pourquoi un tel ostracisme ?
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Le conteur peut-il rester un voyageur sans bagages ?
 
L’art du conte est, par excellence, celui de la liberté. Car la parole du conteur n’est jamais soumise à un texte figé. C’est toute sa différence avec le comédien. Si celui-ci est au service d’un auteur, le conteur, lui, n’est au service de personne sinon à celui de son imaginaire.
Quelle plus grande liberté que de s’emparer de récits qui ont traversé le temps et de leur apporter une dimension personnelle ? Ou d’être l’auteur de ses propres histoires avec le pouvoir de les modifier à tout moment.
 
Depuis toujours, le conteur a donc été un voyageur sans bagages. Car sa parole n’a jamais eu besoin de décors ou d’artifices superflus.
Il prend le temps de capturer et d’apprivoiser ses contes avant de les partager avec le public.
Mais il ne les présente jamais en cage. Ils restent sans entraves, prêts à tout moment à le surprendre autant que le public qui les écoute.
C’est une bien étrange magie que ces moments partagés avec les spectateurs.
Basés sur l’échange, nourris par l’improvisation, ils permettent une relation vraie, directe, sans effets.
 
Pourtant, depuis quelques années, la tentation de la théâtralité semble de plus en plus présente dans le monde du conte. Pourquoi ? 
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La scène ouverte, outil précieux pour le conte et le conteur
 
Il y a quelques années, les Zapéro-contes furent créés à Bruxelles, pour répondre à la raréfaction des scènes ouvertes dans la capitale. A l’exception de celle organisée, à l’époque, à l’Atelier 210,  par le groupe des  Chiconteurs,  aujourd’hui hélas disparu, il était bien difficile de trouver une scène ouverte digne de ce nom, c'est-à-dire acceptant sans ostracisme tant les conteurs professionnels que ceux en devenir.
 
L’expérience des années nous a montré que c’était avec raison qu’il fallait promouvoir une telle structure. Car elle s’avère être à la fois un outil précieux pour le conteur mais aussi un puissant moyen de promotion pour le conte.
 
On le sait, cette discipline artistique souffre encore et toujours de clichés réducteurs. La scène ouverte joue à cet égard un rôle de révélateur auprès de spectateurs qui, bien souvent, se trouvent dans l’ignorance d’un univers aux milles facettes créatives. Elle atteste aussi de  l’existence de formidables porteurs de paroles qui  n’ont rien à envier à leurs coreligionnaires, les comédiens de théâtre.
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Ce monde qui manque de fées
 
Il faut emporter avec soi autant d’histoires que l’on peut. Les garder précieusement en mémoire ou dans le cœur. S’en faire une couverture pour les jours froids, pour les périodes de chagrins et de solitude. Pour les temps difficiles que traversent nos âmes fragiles.
 
Nous vivons aujourd’hui dans un monde qui manque cruellement de fées.
Sont-elles enfermées dans les sombres caves des châteaux de la télé réalité ? Se sont-elles dissoutes  au contact de l’hyper réalisme économique ?
 
Comment n’avoir pas l’impression d’être abandonné dans une forêt envahie par un épais brouillard ? Qui peut prétendre aujourd’hui savoir où court ce monde dans lequel nous avons de plus en plus difficile à nous reconnaître.  Nous rêvons d’insouciance et l’on nous répond continuellement par des menaces ; chômage, guerre, terrorisme, pandémie…
 
Le loup ne court plus après le petit chaperon rouge ou les trois petits cochons. Il est aujourd’hui dans le cadre de notre téléviseur et chaque jour, à l’heure de la messe noire de l’information, il nous répète : je vais vous manger !
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L'amour des mots
 
Conter, c’est  aimer les mots jusqu’à l’obsession. C’est  respecter leur force, leur puissance, leur beauté, leur sens mais c’est aussi vouloir les accoquiner, les bousculer, leur donner à jouer et les emmener dans d’improbables associations pour susciter des émotions différentes.
Le conteur, la conteuse, savent mieux que quiconque leur usage, leur richesse, leur  pouvoir, leur folie.  Il ne s’agit pas de les asservir  pour convaincre ou pour stigmatiser, mais d’en user avec  invention et poésie pour que naisse une histoire belle, drôle, utile. Une de ces  histoires qui révèle l’humain dans toute la grandeur et la pauvreté de son humanité.
On n’a jamais vu un conteur armé d’un fusil pour tenter de changer le monde. Mais  passeur d’une histoire riche de tant de mots inventés par les hommes, il peut espérer réveiller les consciences endormies, susciter l’empathie, raviver les espoirs, les désirs, et même faire naître un éclat de rire salvateur dans les ténèbres. Car le mot utilisé pour sa beauté, pour sa justesse pour sa drôlerie aura toujours… le dernier mot.
Qui du conte ou du conteur ?
Si on a longtemps considéré que le conte, pour son apport à notre imaginaire, ou pour sa fonction de miroir sur notre condition humaine était plus important que le conteur lui-même, on constate que, depuis plusieurs années, la manière du conteur devient plus importante que ce qu’il raconte. Nos scènes ouvertes des Zapéro-contes,  prolongement de la tradition des veillées contées d’autrefois, reflètent bien cette évolution. On y  découvre de plus en plus de conteurs et de conteuses dont la personnalité, l’originalité, la façon de raconter, nous séduit avant même l’histoire qu’ils nous racontent. Le conteur du 21ème siècle ne veut plus s’effacer devant son récit, aussi fort soit-il. Il revendique sa part de lumière.  Faut-il s’en inquiéter ou y voir plutôt une opportunité pour aider la parole conteuse à exister et à se développer dans notre société multimédia actuelle ?  C'est un des nombreux sujets de réflexion qui s'offrent à tous ceux qui pratiquent aujourd'hui l’Art du conte.
De l'importance du conte et de la parole conteuse en ces temps difficiles.
 
Les temps sont difficiles, douloureux. L’actualité se fait anxiogène, nos rues perdent leur bonhomie et voilà que l’on craint de sortir de chez soi. Soudainement la peur aveugle l’esprit et l’on a l’impression de comprendre encore moins le monde.
 
C’est l’heure de faire appel encore et encore aux contes.
 
Depuis toujours, ils nous aident à dépasser l’instant présent.  Mais aussi, dans les moments de malaise, ils nous apportent du réconfort. Ils nous rassurent, quand dans le récit le Bien triomphe du Mal. Ils nous apaisent quand ils nous suggèrent que l’humanisme n’est pas un mot creux. Ils nous encouragent quand ils démontrent que l’intelligence reste triomphante face à la bêtise. Ils nous font rire aussi et donc oublier quelques instants nos raisons de pleurer.
 
Comment encore ne pas rappeler que les contes ont  un rôle à jouer dans l’apprentissage de la tolérance et du partage. C’est dès le plus jeune âge qu’ils peuvent aider chacun à comprendre l’intérêt du vivre ensemble au-delà des différences,  des races, des coutumes, des langues, des convictions religieuses.
Ne laissons plus croire que le conte est une chose anodine uniquement destiné à occuper l’imaginaire des enfants. Le conte est tout sauf anodin. Plus subtil  qu’un pamphlet, il peut déclencher des prises de conscience en mettant en scène des situations, des personnages auxquelles le spectateur peut soudainement s’identifier. Une histoire, dans son apparente simplicité, dans sa pénétrante symbolique, peut devenir une clef permettant d’ouvrir des portes closes jusqu’alors.
Enfin, ne sous-estimons pas le pouvoir de la parole conteuse. Loin de l’exploitation médiatique du malheur, du rythme infernal des vrais et fausses nouvelles, des images qui agressent notre sensibilité, elle se pose dans sa simplicité, dans son authenticité, dans sa générosité, pour stimuler notre esprit critique et aiguillonner notre réflexion, pour nous aider parfois à accepter  mieux ce qui nous dépasse et pour nous galvaniser à construire des lendemains plus sereins. lire la suite
Parfois l'actualité peut vous donner l'envie d'écrire une histoire. Trouver des mots pour aller au-delà des images. Pour donner du sens, pour exprimer ce qu'on l'on ressent ou encore pour véhiculer des valeurs.
 
Migrant
 
Dans le pays où il était né des mots d’un vieil homme qui aimait les histoires, la vie avait changé depuis quelques mois.
Là-bas, tout n’était plus que destructions et mort.
L’insouciance d’autrefois s’était consumée.
Des brutes s’acharnaient sur les corps, sur la Liberté, sur la Culture.
Des pierres millénaires disparaissaient dans des souffles de feu et des livres étaient brûlés, car les phrases des lettrés et des sages semblent toujours être une insulte pour les fanatiques.
Alors, parce qu’il avait peur de cette violence qui finirait par tout emporter jusqu’au souvenir de son existence, il décida d’arracher ses racines à la terre qu’il aimait.
Subrepticement, il se logea dans la mémoire d’un garçon plein de vaillance et de joie.
 
Et ainsi commença le voyage.
 
Ce fut long et éprouvant. Le jeune homme qui l’emmenait avec lui marcha longtemps, très longtemps à travers les sables infinis ;
La peur, la faim, l’humiliation pouvaient avoir à tout moment raison de lui.
Et si le garçon devait mourir épuisé, alors, lui aussi s’éteindrait à jamais.
 
Un jour enfin, le sable brûlant du désert devint sable humide.
Sur une plage, il y avait des centaines de gens qui montaient à bord d’embarcations improvisées. Sans hésiter un instant, le garçon se fit une place dans l’une d’elle.
 
Et ainsi continua le voyage
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Dis, à quoi ça sert les contes ?
par Cindy Sneessens
 
Membre de Racontance et de la Fédération de Conteurs Professionnels, attachée à l'Atelier Henri Gougaud, Cindy Sneessens est une conteuse généreuse, attachante, dotée d'un talent fou, accomplissant un magnifique parcours dans le Monde du Conte. Mais le talent n'empêche pas le doute, cette petite pierre éternellement coincée dans les chaussures les mieux conçues pour la route. A toi conteur et conteuse, qui te laisse parfois surprendre  par le découragement, ce texte, témoignage d'une histoire vraie, pour se rappeler la puissance de la magie des contes et la joie d'en être serviteur.
 

Le Dalaï Lama a dit
" La planète n’a pas besoin de gens qui réussissent. La planète a désespérément besoin de plus de faiseurs de paix, de guérisseurs, de conteurs d’histoires et de passionnés de toutes sortes ".
 
Jolie phrase n’est-ce pas ? Qui donne des ailes, qui justifie le fait de sacrifier tant de besoins matériels pour persévérer dans ce métier magnifique, celui de réveiller l’émerveillement…
 
Et pourtant, comme de nombreux artistes, j’en ai traversé des plaines désertes où règne l’implacable doute.
Cette envie de tout plaquer, de « faire un vrai métier » comme disent les grands.
 
Henri Gougaud, mon ami, mon mentor, m’a toujours dit « oublie-toi, deviens la marionnette de ces grands oiseaux invisibles que sont les contes. »
Le chemin est long et parfois difficile à se laisser faire, vous savez….
Heureusement, il est une joie sacrée qui comme le printemps fait grimper la sève au cœur, qui sans cesse revient pour que danse la foi, elle est faite de petits éclats volés à un firmament de diamants étoilés…
 
En voici un que je voudrais vous partager : lire la suite
Le conte-récit de vie, un outil de tolérance.
 
Si vous êtes attentifs aux nouvelles du monde, il ne vous échappera pas que notre société connaît actuellement un tragique repli identitaire, se laissant gangréner par les réflexes de rejet de l’autre, pour toutes sortes de raisons ; ses croyances, ses origines, sa langue, son statut social, sa sexualité, sa façon de penser…
Notre 21ème siècle, pris d’une véritable amnésie ou d’un déni de ses erreurs passées, laisse la pratique de l’ostracisme se développer dangereusement.
L’actualité au quotidien nous écœure, nous stresse, nous déroute. La presse joue trop souvent avec nos émotions et  n’aiguise plus assez notre réflexion, ce qui nous laisse face à nos peurs primaires et peut nous amener à devenir, parfois, vecteur de rejet envers « l’autre », celui qui n’est pas ou ne pense pas comme nous.
La simple lecture de certains commentaires sur des réseaux sociaux est, à cet égard, très révélatrice de l’inquiétante recrudescence de cette lèpre qu’est l’intolérance.
 
Notre aveuglement est d’appréhender « l’autre » uniquement dans sa dimension de groupe. Nous réagissons à son appartenance à une race, à une « tribu », à son attachement à des convictions, à des idées que nous ne partageons pas et nions ainsi presque toujours l’individu dans son histoire personnelle.
 
C’est ici que des conteurs peuvent avoir un rôle.
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Le conteur, un rêveur éveillé.
 
Au détour d’une scène ouverte, d’un spectacle, il nous est arrivé à tous, nous autres conteurs, de devoir répondre à cette question d'un spectateur : que dois-je faire si je veux devenir, moi aussi, conteur (ou conteuse) ?
Avant même d’entamer le moindre débat interminable sur la pertinence d’une formation longue et encadrée, sur l’utilité de stages courts et répétés ou encore sur le choix raisonné de l’autodidactisme, j’ai toujours envie de répondre par une autre question : combien de fois par semaine prenez-vous le temps de rêver ?
 
Bien sûr, comme pour toute discipline artistique, il existe des techniques qu’il est bon d’acquérir pour que sa prestation contée soit la plus réussie possible. Techniques de présence sur scène, d’usage de la voix, etc. Mais au final ce que l’on retiendra toujours et avant tout, c’est l’émotion que l'histoire apporte.
Or, celle-ci ne peut être fabriquée, au risque d’apparaître comme une vulgaire contrefaçon de sentiments.
Et si l’émotion trouve sa source première dans nos désirs, nos échecs, dans des souvenirs heureux ou douloureux, elle se nourrit aussi des sons entendus, des odeurs perçues, des impressions ressenties, de ces mille détails que nous emmagasinons, avec ou sans conscience.
 
Nous sommes, en fait, propriétaires d’une véritable salle aux trésors !
Celle de nos mémoires
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Le conte est un couteau suisse
 
L’idée que le conte est uniquement un outil d’éveil et de poésie à la seule destination des enfants a la vie dure.
Le conte merveilleux n’est pourtant qu’une facette parmi tant d’autres. Le conte populaire, qui témoigne de la vie sociale et orale a toujours existé à ses côtés.
Mais, en à peine un peu plus siècle, notre monde a connu des mutations jusque là inégalées et surtout d’une grande rapidité. Les veillées autour du feu entre adultes ont disparu avec la migration des populations vers les villes, avec l’avènement d’une société du Tout-à-l’image. La télévision s’est imposée comme seule compagne de soirée, comme grande détentrice d’histoires à nous raconter. Ainsi ringardisé, le conte populaire a-t-il failli disparaître à jamais.
Il a survécu, mais est resté longtemps placé dans une sorte de « réserve indienne » dont il commence à sortir.
Pour cela, il lui a fallu se réinventer, occuper de nouveaux espaces, frayer avec d’autres disciplines artistiques, s’ouvrir à de nouveaux sujets de sociétés et se convaincre que sa fragilité, sa simplicité, son humanité pourrait redevenir une force le jour où le monde sera en overdose de superficialité.
 
En se renouvelant, le conte est devenu une sorte de couteau suisse.
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